HISTOIRE DE MADAGASCAR


1- LES ORGINES DU PEUPLE MALGACHE

Le peuple malgache est issu d'immigrations successives, remontant selon les historiens au Ve siècle avant J.C. ou au début de notre ère. 
L’immigration ‘’indonésienne’’
 Les premiers découvreurs de l’Ile seraient des navigateurs venus du sud de Bornéo, où on trouve toujours parlées par les peuples daya (notamment les Ma’anyan) des langues très apparentées à celles parlées à Madagascar. Ces migrants avaient acquis des anciens Austronésiens une grande maîtrise de la navigation: ils utilisaient une grande diversité d’embarcations (multicoques,  monocoques simples ou à balanciers), s'orientaient d'après le soleil et les étoiles, utilisaient les courants marins et les vents saisonniers des moussons de l’Océan Indien. Ils auraient apporté dans l’Ile de nombreuses plantes d’Asie du sud-est, comme le riz, la banane,  le  cocotier, l’igname, le taro, la canne à sucre. Ils maîtrisaient la métallurgie, y compris celle du fer, et le tissage de la soie. 


L’immigration arabe et africaine  

Sémites et Arabes islamisés développent la navigation et le commerce dans l’Océan indien, supplantent les Indonésiens et créent de  nombreux comptoirs sur la côte nord-ouest et nord-est de l’Ile. A partir de ces comptoirs, l’Ile exporte du fer, un peu d’or, du riz, des  bois de palétuvier (pour les constructions en Arabie), et reçoit, de la Chine et de l’Inde, épices, perles et céramiques...  De la traite d'esclaves sur les côtes de l'Afrique de l'Est naît l’immigration africaine le long de la côte ouest et nord-ouest de l'Ile. 


Les  tentatives  d’implantations européennes   

En 1500, le Portugais Diego Dias est le premier européen à découvrir et aborder, par hasard, Madagascar. L’Ile fait ensuite l'objet de nombreuses tentatives d'implantations des Portugais (XVIe siècle), des Hollandais (fin du XVIe siècle) et des Anglais (XVIIe  siècle).  De 1642 à 1672, les Français (Pronis, puis  De Flacourt) s'installent à Fort-Dauphin (sud-est de l’Ile) qu’ils abandonnent, après de lourdes pertes, au profit de La Réunion. Toutes ces tentatives échouent face à la forte résistance des royaumes indigènes. L’Ile reste  finalement une escale sur la longue route maritime reliant l’Europe à l’Asie du sud-est (approvisionnement en vivres frais et en esclaves).


2- LES ROYAUMES MALGACHES


1- Du XVe AU XVIIe SIÉCLE: de multiples royaumes.
Une période marquée par l’émergence de petits royaumes, pour le contrôle des terres fertiles, des cours d'eau et des voies de communications de royaumes. 
A l'Est, le royaume Antemoro (du XIIIe au XIXe  siècle), créé selon la  légende par le sultan
Ramakarano venu de La Mecque, est connu pour son organisation sociale, le contrôle du commerce, les écritures, la médecine et la diplomatie. Plus au nord, au XVIIIe siè-cle, les royaumes betsimisaraka s'étendent de la baie d'Antogil jusqu'à Mananjary.
A l'Ouest, à partir du XVe siècle, les royaumes sakalava s'étendent sur presque toute la côte, du sud de Toliara  jusqu'à  Mahajunga. Un  des  souverains,
Andriandahifotsy, s’assure une suprématie politique par des alliances avec les chefferies et royaumes locaux,et se dote d'une armée moderne dont les raids plus lointains vont jusque sur la côte Est où règnent les Betsimisaraka.  
Au  sud, naissent les royaumes mahafaly (XVIe  siècle), zafimanara et le royaume de Masikoro, qui, au  XVIIe siècle  va étendre son influence jusqu'au nord de Toliara. Au centre, les royaumes betsileo ont été fondés au début du XVIIe siècle. Leurs rois les plus  connus  -  
Andriampianarana et son successeur Andrianonindranarivo - mettent en place une solide organisation sociale et une armée bien équipée qui permettent une large extension territoriale. Mais aux XVIIe et XVIIIe siècles, le  royaume betsileo est à  nouveau divisé et reconnaît la tutelle de l'Imerina.


3- FIN XVIIIe ET DÉBUT DU XIXe SIÈCLE : L'UNIFICATION PAR LA MONARCHIE MÉRINA


Les Merina, autre peuple venu d'Orient, s'installent sur les hautes terres à partir du XVe siècle. Après la reine
Rangita, fondatrice de  la dynastie de l'Imerina (‘’les Hautes Terres sous le  soleil’’), ses successeurs, Andriamanelo, Ralambo et Andrianjaka, structurent le royaume, le dote d'une organisation sociale en quatre classes:  les nobles (Andriana), les citoyens libres (Hova), les serfs (Mainty) et les esclaves (Andevo). Au début du XVIIe siècle, le roi Andriamasinavalona poursuit l'extension du royaume vers l'ouest et vers l'est, mais il partage le royaume entre ses quatre fils qui vont aussitôt s'affronter. 
A la fin du XVIIIe siècle, le roi  
Andrianampoinimerina (1786  -1810)  réunifie  l'Imerina par la diplomatie, les alliances et les opéra-tions militaires. Il installe la capitale à Antananarivo. Il organise durablement l'Etat (adminitration territoriale, justice,  impôts…). Il installe des garnisons sur tous les confins du royaume, sans l’étendre autant qu’il le voulait ("la mer est la limite de ma rizière")...

Radama 1er (1810-1828)  poursuit  l'œuvre de son père. Avec l’aide de l'Angleterre, qui le reconnaît roi de Madagascar et lui apporte une coopération militaire, culturelle et religieuse (la contrepartie : la fin de l’esclavage), entre 1822 et 1827, il soumet les Betsileo, les Betsimisaraka, les Sakalava. En 1825, la langue  malgache devient  langue écrite.  En 1827, près de 4 000 Malgaches savent lire et écrire; les  écoles se multiplient. Le  protestantisme s’étend. Le commerce international est florissant, notamment avec l'Europe.


4- LE DÉCLIN ET LA FIN DU ROYAUME MÉRINA


Première épouse de Radama,
Ranavalona I lui succède (1828-1861). C’est  ‘’la  reine  folle’’,  la ‘’Caligula féminine", elle aurait été responsable de l’exécution rituelle d’un million de ses sujets, notamment chrétiens et esclaves ! Très nationaliste, elle rompt les relations avec l’Angleterre, expulse les missionnaires. Parallèlement, elle crée un embryon d’industrie (notamment d’armement), poursuit la modernisation de l'armée (ce qui lui permit de résister à une tentative de débarquement anglo-français à Tamatave en 1845). Mais à la fin de son règne, elle laisse un Etat ravagé par la peur.
A la mort de Ranavalo I,
Radama II (1861-1863) s'efforce de reprendre la politique de Radama I, mais ilest assassiné en 1863. Le pouvoir passe alors aux mains du premier ministre Rainilaiarivony (1865-1895),  qui épouse successivement les trois reines  Rasoherina, Ranavalona II et Ranavalona III. Pour éviter la main-mise européenne su  son pays, il le modernise, développe l’éducation et se  convertit au protestantisme avec une grande partie du peuple.


5- LA CONQUËTE FRANÇAISE


La France impose son protectorat à l’île par le traité de 1885, qui est reconnu pa  la Grande-Bretagne en 1890.  Pour garantir la sécurité des Européens, et surtout leur  libre installation, une expédition française débarque à Majunga et atteint Antananarivo (1895). Cette campagne débouche sur le traité du 1er octobre 1895 qui confirme le "protectorat" de la  France, affectant surtout le  contrôle de l’économie et les relations extérieures de l’île. Mais, l’éclatement de la résistance populaire, qui  occasionne  de  lourdes  pertes (6 000 hommes) et l’arrivée du général Galliéni en 1896 aboutissent à la colonisation directe le 6 août 1896 et à l’abolition de la monarchie le 28 février 1897 (déposition et exil de la reine Ranavalona III à Alger.


Source: ReadKonG.com  https://fr.readkong.com/

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